Le conseil lecture du #Festivaldepolar Nuit blanche du Noir de #Mons pour une fin de semaine à suivre la

Stella Maris (Michel Joiret)

Adèle, l’Hirondelle adorée de Damien De Man, a succombé aux effets du virus en juillet. Après avoir erré quelques temps dans son appartement ixellois à la recherche inutile de l’absente, le journaliste décide de rejoindre Ostende, la ville d’origine de sa famille, et de s’installer dans un appartement du Stella Maris, jadis propriété familiale. Damien retrouve ici ses racines puisqu’il a étudié au collège de la Salle et que, par miracle, le père Marc, son mentor, est toujours vivant. N’est-ce pas le moment de tenter de comprendre l’événement qui a marqué son adolescence ? Pourquoi son père a-t-il étranglé la belle Lucie qu’il aimait pourtant passionnément ? Pourquoi s’est-il enfui ? Est-il toujours vivant ? Et, surtout, qu’est-ce que cette malédiction familiale évoquée par le Père Marc, emporté par le virus avant d’avoir pu donner à Damien les réponses si longtemps attendues ? 

Dans Ostende traversée par des masques bien différents de ceux d’Ensor, Damien entreprend une (en)quête qui le révélera à lui-même.

Il y a ici tout ce qu’un polar peut proposer : un cadre urbain, un crime, un corps, un assassin (en fuite), une malédiction familiale, un passé compliqué, un personnage central brisé, … Et pourtant, en refermant le livre, on a plutôt le sentiment de s’être promené dans un gris et venteux tableau de Spilliaert, d’avoir été chahuté dans un défilé carnavalesque peint par Ensor ou d’avoir arpenté les rues d’une ville inconnue (Ostende, pourtant) sombre, morne et pluvieuse qui cache bien des secrets venus de loin. La faute à la magnifique écriture poétique de Joiret qui transcende jusqu’aux rafales de pluie glacées. Un texte court mais qui étonnera, pour mieux les séduire, les amateurs du genre. (CD)

Stella Maris. Michel Joiret. Éditions MEO, 2022.

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