Février commence et, comme chacun sait, février c’est le mois de l’amour dont le rouge est la couleur.

Pendant les quatre prochaines semaines, le Festival Nuit blanche du Noir vous proposera quatre polars dont le titre porte la couleur rouge.

Le conseil lecture du #Festivaldepolar Nuit blanche du Noir de #Mons pour une fin de semaine à nager dans

L’eau rouge (Jurica Pavičić)

Le 24 septembre 1989, à Misto (Croatie) c’était le jour de la fête des pêcheurs. Toute la jeunesse des environs s’est retrouvée dans la baie pour boire, fumer, aimer, éventuellement se droguer, bref prendre du bon temps. Silva, la fille de Jakov et Vesna, sœur jumelle de Mate, dix-sept ans, est sortie après le repas du soir pour rejoindre ses amis sur le port. Elle a dansé beaucoup – et même plus –  avec Adrijan, le fils du boulanger, parce que Barne son petit ami était absent ce soir –là. Elle a quitté la fête vers une heure du matin. Après, plus rien. Elle a disparu. C’est le vide, l’absence, le noir. L’incompréhension. Le mystère. L’enquête commence. La quête des parents aussi. Puis Mate prend le relai. Sans relâche.

Mais la guerre déboule en Yougoslavie avec les ravages que l’on connaît. La société croate en est bouleversée et s’en sort décomposée après des années de conflit. L’enquête est classée. La famille ne parvient pas à se reconstruire. Jusqu’au jour où un témoin affirme avoir vu Silva… Elle serait donc vivante ! Mate reprend ses recherches partout en Europe. Mais, comme toujours, la vérité qui surgira près de 20 ans plus tard n’aura rien à voir avec les espérances…

Comme le journaliste et le scénariste qu’il est, Jurica Pavičić use d’une belle écriture factuelle et découpe son intrigue en séquences qui font  évoluer l’histoire par petites touches, d’information en information,  sous le regard des différents personnages lesquels ont chacun, évidemment, une vision et une analyse différentes ainsi qu’une manière personnelle de vivre cette disparition. Qui n’est en somme que la métaphore des trois décennies à l’issue desquelles  la Croatie s’est retrouvée radicalement  transformée. Voilà un roman à la fois passionnant, poignant, et particulièrement intéressant car il conjugue le suspense et le cadre historique pour donner à comprendre au-delà de la simple intrigue. Pas étonnant qu’il ait été couvert de prix partout dans le monde ! (CD)

L’eau rouge. Jurica Pavičić. Agullo 2021 et Points 2022. Traduction du croate de Olivier Lannuzel.

Vous trouverez ce livre chez votre libraire habituel, évidemment! Sinon, commandez L’eau rouge sur Librel, le site des libraires francophones indépendants de Belgique.Ce texte est soumis à la loi sur la reproduction. Autorisation à demander à inculq@gmail.com . Pour une lecture aisée, ce texte n’est pas genré.