Conseil lecture du festival Nuit blanche du Noir pour une fin de semaine dans…
La transparence du temps (Leonardo Padura)
Ex-lieutenant de police reconverti en vendeur de livres rares, Mario Conde, va avoir 60 ans. Est-ce cela qui le rend plus bougon et encore plus déphasé que d’habitude ? Il ne reconnaît vraiment plus rien de tout ce qui faisait l’essence de sa ville, La Havane. Et ce sentiment va se renforcer lorsqu’il retrouve Bobby, son vieux copain d’école qu’il n’a plus vu depuis 40 ans. Bobby, le gamin au physique ingrat qui était la cible des moqueries, devenu marchand d’art reconnu et très riche, assume enfin sans honte ni problème son homosexualité. Mais pendant que Bobby faisait quelques affaires à Miami, son dernier amant, Raydel, est parti en emportant tout ce qui se trouvait dans la maison. Des bijoux, des meubles mais surtout une vierge noire à laquelle Bobby tient énormément, miraculeuse à ses yeux, et qu’il veut à tout prix retrouver. En toute discrétion. Et pour cela il propose une (grosse) somme en dollars à Mario qui s’empresse d’accepter pour avoir l’occasion de régaler tous ses amis, Carlos, El Flaco, El Conejo, Josefina, sa femme Tamara, ou son chien Basura II, l’amateur de hamburger… Son enquête va l’emmener aux extrêmes. Des bidonvilles les plus infâmes et dangereux de La Havane, dont il ne soupçonnait même pas l’existence, aux hôtels de super luxe où il n’accédait qu’à travers l’imaginaire des romans. De la pauvreté la plus radicale génératrice de violence, à la richesse la plus insensée et sans limite. De la foi aveuglée à la rationalité la plus radicale, la plupart du temps guidées par le profit ! Et pour couronner le tout, El Conejo veut partir à Miami ! Heureusement, l’instinct de policier de Conde est resté intact et, même si les morts s’accumulent, il va investiguer dans la corporation des marchands d’art jusqu’à résoudre l’affaire. Et l’on peut imaginer que sa fête d’anniversaire sera à la hauteur de son succès.
Padura nous régale à nouveau d’un roman qui mêle culture et histoire à la vie quotidienne dans une fluidité déconcertante. Il nous immerge avec humour et réalisme cru au cœur de La Havane, sa ville-personnage, et nous fait partager au plus intime la vie de Mario Conde, ses interrogations immenses, ses petites joies, ses doutes, sa nostalgie, sa fidélité en amitié… sa droiture et son inconditionnel amour de la liberté. Une lecture indispensable. (CD)
Editions Métailié, 2019. Traduit de l’espagnol par Elena Zayas.
Vous pouvez télécharger La transparence du temps à partir de Librel, le portail numérique des libraires francophones de Belgique; il vous en coutera 15,99 euros. Téléchargement immédiat. La plupart des romans de la série Mario Conde sont également accessibles sur Librel.
Ou achetez la version papier chez votre libraire habituel!
Cet article est soumis à la loi sur la reproduction. Autorisation à demander à inculq@gmail.com
Ah, Padura, un maitre en la matière !
J’aimeJ’aime