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Selfies (Jussi Adler-Olsen)
L’auteur danois Jussi Adler-Olsen est disert et prolifique. Les enquêtes du département V (prononcez vé) de la police de Copenhague portent sur des cold cases et le trio d’enquêteurs imaginé par Jussi Adler-Olsen œuvre à ce jour à résoudre sa septième enquête de taille dans le volume Selfies paru en danois en 2016. L’ordre de lecture n’est pas vraiment important, vous pouvez donc commencer par ce dernier opus si vous le voulez.
Le département V est dirigé par l’inspecteur Carl Mørck, un vieux briscard dont la police danoise pensait se débarrasser en lui confiant des enquêtes non résolues. Cynique et râleur, Mørck peut compter sur le soutien d’Assad, un Syrien au mystérieux passé qui parsème les dialogues d’expressions détournées et de métaphores généralement associées aux chameaux. Rose complète l’équipe de bras cassés : elle est psychologiquement instable et paradoxalement, c’est souvent elle qui tient presque droite la barre du département.
Dans Selfies, le département V doit, pour une fois, enquêter sur une affaire en cours. De jeunes femmes se font écraser par un chauffard dans la ville. Leurs points communs : elles sont jolies et pauvres. Jussi Adler-Olsen nous révèle, dès le départ, l’identité de son « serial chauffard ». Nous ne « divulgâchons » rien dès lors : une assistante sociale psychopathe s’est mise en tête de rétablir l’ordre des choses en éliminant quelques parasites de la société plus préoccupées par leur image et leurs ongles que par l’intérêt collectif. C’est terrible : l’auteur par la voix de sa psychopathe parvient (presque ?) à nous convaincre que les pétasses écrasées n’ont eu que ce qu’elles méritaient.
Critique d’une société à la jeunesse sans repère, Selfies est aussi l’occasion de révéler les secrets de personnages attachants. Notre auteur danois écrit ses polars comme des scénarios de séries. Les histoires imbriquées se déploient tout au long du récit, s’entremêlant, se croisant, se mélangeant, se distanciant, voire se distendant parfois. Pas étonnant dès lors que les quatre premiers volumes des enquêtes du département V (Miséricorde, Profanation, Délivrance et Dossier 64) aient déjà fait l’objet d’une adaptation au cinéma. Rien de surprenant non plus que les polars d’Adler-Olsen aient reçu de nombreux prix (Meilleur thriller scandinave, Prix des libraires danois, Grand prix des lectrices de Elle, Prix des lecteurs du Livre de Poche…). Si vous ne connaissez pas Jussi Adler-Olsen, lancez-vous… Si vous accrochez, vous aurez du biscuit ! Et si vous lisez le danois, bonne nouvelle : la huitième enquête du département V vient de paraître sous le titre Victim 2117. Pour les autres… encore un peu de patience ! (A.H.)
Selfies, Jussi Adler-Olsen. Albin Michel 2017 et Livre de poche 2019. Traduit du danois par Caroline Berg.
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