Le conseil lecture du Festival Nuit blanche du Noir pour une fin de semaine en mode survie confinée…
Et toujours les Forêts (Sandrine Collette)
Depuis la révélation de son premier roman noir Des nœuds d’acier jusque Six petites fourmis blanches ou Animal en passant par Un vent de cendres, Sandrine Collette n’a pas cessé de nous fournir des merveilles de romans ciselés dans une écriture élégante, parfois distanciée, où les images choc surgissent au détour d’une page, inattendues mais indispensables par leur puissance.
Cette fois, elle a choisi le genre de la dystopie pour raconter, dans Et toujours les Forêts, l’histoire de Corentin, un jeune étudiant universitaire d’une vingtaine d’années. Avant d’en arriver là, Corentin a été un bâtard rejeté, traîné d’errance en foyer puis d’être purement et simplement abandonné, à l’âge de 6 ans, chez son arrière-grand-mère, sombre, froide et distante, qui vit dans une maison moche. Au cœur des Forêts. Et ces deux là vont bientôt se mettre à s’aimer, sans limite, et s’appuyer l’un sur l’autre pour continuer et grandir. Evidemment, la vie universitaire et urbaine est prenante, agitée, elle vous entraîne et vous fait parfois oublier d’appeler Augustine, de demander des nouvelles. Quand survient la Catastrophe, Corentin, qui a miraculeusement échappé à la mort, décide de retourner dans les Forêts, poussé par l’absurde espoir de retrouver Augustine. La terre est morte, carbonisée, dangereuse, il n’y a plus rien. La pluie brûle et la vie a été effacée. Le trajet vers les Forêts, à pieds, s’annonce interminable. Mais Corentin n’abandonne pas, poussé par l’idée folle qu’un jour peut-être, il reverra un bourgeon à ces arbres noircis et qu’il faut reconstruire le monde et continuer à donner la vie.
Evidemment, en ces temps tumultueux d’épidémie et de virus étranges, le roman de Sandrine Collette pourrait sembler prémonitoire. Tant pis. Il faut quand même le lire absolument. Pour son écriture poétique, proche de la poésie en vers libre. Pour la somme d’espoir qu’il apporte. Pour l’avertissement qu’il prodigue. Et pour toutes les leçons de survie que nous ne devrons pas oublier au moment où le monde « chavirera ». Bref, un hymne à la vie et un roman que vous ne pourrez pas lâcher avant la dernière ligne. (CD)
Et toujours les Forêts, Sandrine Collette. JC Lattès, 2020.
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