Le conseil lecture du Festival Nuit blanche du Noir pour passer une fin de semaine à démêler…
L’affaire Magritte (Toni Coppers)
Alex Berger, 45 ans, flic bruxellois en congé maladie longue durée, se débat avec ses démons depuis deux ans. Sa vie a explosé en plein vol le 13 novembre 2015 lorsque sa femme, Camille, a été abattue sur la terrasse du Carillon à Paris par des terroristes. Alex est rongé par la culpabilité et les remords. Il aurait dû rejoindre Camille à Paris ce vendredi soir-là mais il a été retenu à Bruxelles par l’interrogatoire de John Novak qui finit sous les verrous. Si Alex avait pu rejoindre Paris, Camille n’aurait pas été au Carillon au moment des attentats de Paris. Si John Novak avait avoué plus rapidement, Alex aurait pu prendre l’appel de Camille quelques minutes avant sa mort. Que voulait-elle lui dire ? Depuis deux ans, Berger s’enfonce dans la dépression et l’alcoolisme. Il fait des cauchemars éveillés qui font de sa vie un enfer au point de l’empêcher de mener toute vie professionnelle et sociale.
Pourtant en 2017, Leroux, son ex-collègue et ami, le contacte et lui demande un coup de main sur une affaire de double meurtre commis à Bruxelles et à Paris. Deux femmes d’un certain âge ont été noyées chez elles, chacune dans leur capitale. Un petit carton portant la mention « Ceci n’est pas un suicide » est retrouvé sur le cadavre de chacune d’elles. Ce qui convainc Berger d’accepter l’offre de Leroux, c’est l’évasion de John Novak quelques jours plus tôt, le transformant en suspect idéal. Mais Berger pense-t-il à une vengeance dictée par sa haine ou à une reprise du cours de sa vie ?
C’est la famille de René Magritte qui a commandé ce livre à Toni Coppers à l’occasion du cinquantième anniversaire de la disparition du peintre belge. Pas étonnant dès lors que l’auteur ait parsemé son récit de clins d’œil au peintre surréaliste. Outre les références explicites à quelques œuvres bien connues du peintre, le bouquin propose un personnage principal qui emprunte le nom de jeune fille de Madame Magritte. Le flic fait des cauchemars éveillés tout comme Magritte à la mort de sa mère. L’histoire se partage entre Bruxelles et Paris comme Magritte et ses cercles d’amis du surréalisme.
L’intrigue est solide et la psychologie des personnages est consistante. Un bel hommage réussi qui fait découvrir un auteur flamand assez peu connu jusqu’ici dans le sud du pays et pour la première fois traduit et publié en français. (AH)
L’affaire Magritte. Toni Coppers. Edition Diagonale, 2019. Traduit du néerlandais par Charles de Trazegnies.
Les librairies sont toujours ouvertes! Vous trouverez ce livre chez votre libraire habituel! sinon, commandez L’affaire Magritte sur Librel, le site des libraires francophones indépendants de Belgique.
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