Le conseil lecture du #Festival de polar Nuit blanche du Noir de #Mons pour passer la fin de semaine à tenter de découvrir qui est…
Celle qui brûle (Paula Hawkins)
Amarrée sur le Regent’s canal la péniche de Miriam est un nid douillet d’où elle peut observer le monde sans être obligée de s’y mêler. Ce qu’elle privilégie depuis son adoslescence abimée. Evidemment, il y a des inconvénients à vivre sur une péniche. Par exemple, un dimanche sur deux, elle doit aller vider ses toilettes à la station de dépotage. Mais c’est aussi une occasion de jeter un œil sur les péniches des alentours. La curiosité étant un vilain défaut, ce dimanche-là, quand elle pousse la porte entr’ouverte de la péniche de son voisin Daniel Sutherland, juste pour lui parler de l’amarrage de son bateau, elle le trouve tout bonnement allongé sur le sol, la gorge tranchée net.

Laura, qui a passé la nuit avec Daniel, s’est enfuie au milieu de la nuit. Que s’est-il passé entre ces deux-là ? Bien sûr Laura, depuis l’enfance, est un peu spéciale et ses comportements ne sont pas toujours compréhensibles. Elle a des sautes d’humeur et peut être violente. Mais elle parvient à s’assumer et elle a même un boulot à la laverie. Miriam l’a reconnue. On la surnomme Laura la folle. Mais aurait-elle pu tuer Daniel ? Car Laura n’a pas toujours été comme ça.
Et puis il y a cette femme un peu plus âgée, très chic et très classe, qui a rendu visite une ou deux fois à Daniel. Et que Myriam pense avoir reconnue. Clara, la tante de Daniel qui a perdu un enfant voilà près de quinze et qui ne s’en est jamais vraiment remise. Pour quel motif rendrait-elle visite à son neveu ? Aurait-elle une liaison avec lui?
Au fil d’un récit complexe qui n’avance que par petites touches, entrecoupé par un autre récit d’enlèvement et de violence, Hawkins construit le portrait de ces femmes qui portent toutes les trois le poids de l’injustice (dont parfois elles ne comprennent pas le sens) infligée par des hommes qui ont consciemment ou non détruit leur vie. Et de l’enfance brisée. La mort de Daniel va leur permettre, au moins, de découvrir sur elles-mêmes des vérités insoupçonnées et de se libérer de ce poids que leur sentiment d’être victimes incomprises faisait peser sur leurs vies. Un thriller, certes, mais aussi, comme toujours chez Hawkins, des êtres en souffrance qui tentent d’exister vaille que vaille. De la pure humanité. (CD)
Celle qui Brûle. Paula Hawlins. Sonatine . 2022. Traduit de l’anglais par Corinne Daniellot et Pierre Szczeciner.
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