Le conseil lecture du vendredi soir

Le conseil lecture du #Festivaldepolar Nuit blanche du Noir de #Mons pour une fin de semaine à tomber en amour avec

Billy Summers (Stephen King)

Dans cette chronique du vendredi, je n’ai que très (très) rarement pris la parole en mon nom. Mais vu la gravité de la confession que je vais vous faire, il est inconcevable de ne pas dire JE. Alors voilà… jusqu’à présent, je n’avais jamais lu un seul roman de Stephen King ! Oui, je sais, ce n’est pas très bien. Mais… J’ai horreur de l’horreur (romanesque ou cinématographique), l’épouvante m’épouvante et les grosses machines à produire des romans au succès interplanétaires éveillent ma méfiance. Et ce n’est pas que l’une ou l’autre de mes proches ne m’aient pas encouragée. On m’a même offert des romans signés King et ils sont là, avec leur tranche bien nette dans ma bibliothèque.

Alors, me direz-vous, qu’est-ce qui a changé ? Un dimanche matin très tôt, j’ai écouté la rediffusion de l’incontournable émission de Jérôme Colin, Entrez sans frapper , au cours de laquelle l’un des journalistes disait tout le bien qu’il pensait de ce dernier roman publié en français, Billy Summers, dans lequel King abandonnait l’horreur pour revenir au thriller classique et développait une passionnante réflexion sur l’écriture. Ma dernière chance de lire du Stephen King était peut-être là ! Alors j’ai acheté (oui, moi, achetant un roman de Stephen King, vous imaginez…) cette brique de 550 pages. Je l’ai ouverte un lundi matin. Je n’aurais pas dû. Ma famille a dû faire sans moi ce jour-là et quand j’ai refermé le roman au milieu de la nuit…

Billy Summers, ancien marine, ancien sniper, est un tueur à gages qui ne liquide que des salauds. Il va accomplir sa dernière mission avant une retraite bien méritée. Pour cela il doit rester quelques mois sous couverture, en attendant que sa cible soit extradée d’un état voisin. Et Nick Majarian, le commanditaire, n’a rien trouvé de mieux que de faire de celui qu’il surnomme Billy l’idiot, un écrivain en pleine gestation d’un roman ! Mais Billy est tout sauf un idiot et bientôt, il se prend au jeu de l’écriture. Juste pour attendre le jour J et disparaitre ensuite avec son compte off shore bien garni. Bien sûr, rien ne va se passer comme prévu et même si Billy pense avoir cadenassé la situation, l’imprévu surgit toujours quand on ne l’attend pas. Et parfois cet imprévu s’appelle Alice, a 20 ans et vient de se faire violer.

Thriller, road trip, roman très noir sur l’Amérique trumpienne, ce texte est vraiment passionnant non seulement par son intrigue haletante mais aussi par la façon dont le processus de l’écriture est analysé et « mis en scène » et par les questions qu’il pose : qu’écrire ? se mettre dans ce qu’on écrit ? pour qui écrire  ? comment écrire? avec quelle voix ? et, pour  aboutir comme ici  à une fin gigogne pleine d’émotions, quelle part donner à la fiction ? Surtout quand la souffrance imposée par la réalité vous écrase et devient insupportable.

Dois-je ajouter que j’ai vraiment beaucoup aimé ce roman ? Et vous avez encore le temps, vous pouvez l’offrir à Noël!

Billy Summers. Stephen King. Albin-Michel. traduction de l’anglais (Etats-Unis) par Jean Esch.

Vous trouverez ce livre chez votre libraire habituel, évidemment! Sinon, commandez Billy Summers sur Librel, le site des libraires francophones indépendants de Belgique.Ce texte est soumis à la loi sur la reproduction. Autorisation à demander à inculq@gmail.com . Pour une lecture aisée, ce texte n’est pas genré.


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